Le
Maroilles, fabriqué uniquement à partir de lait de vache,
appartient à la catégorie des fromages à pâte molle à croûte
lavée. Sa technique de fabrication l'apparente au Pont-l'Évêque
ou au Munster, mais seules les caves de la Thiérache, par
leurs caractéristiques naturelles, permettent le développement
d'une flore particulière, qui donne sa saveur au roi des
fromages du Nord. En effet, le Maroilles peut être affiné en
cave jusque quatre mois : il est brossé à l'eau salée (additionnée
parfois de bière) et retourné chaque semaine. Sous l'influence
de la bacteria linens, plus communément appelée "ferment
du rouge", son arôme va s'affirmer, et sa croûte progressivement
rougir. A sa sortie, il présente alors une magnifique croûte
rouge naturelle et une belle pâte pleine, blonde et onctueuse.
De la forme d'un pavé de 13 cm de côté et 6 cm d'épaisseur et pesant environ
720 g, le Maroilles a trois petits frères, de plus petites tailles, bénéficiant également
de l'A.O.C. : le Sorbais (540 g), le Mignon (360 g) et le Quart (180 g).
Mais le Maroilles a aussi des cousins :
- le Dauphin, qui a la forme de l'animal du même nom.
- La Boulette d'Avesnes, en forme de cône
- Le Vieux-Lille, appelé aussi Maroilles gris.
Actuellement, le Maroilles est fabriqué par une dizaine de producteurs fermiers
et 3 fromageries. La production actuelle est estimée à 2.000 tonnes par an.
Fabrication
du caillé :
Pour
obtenir le caillé on ajoute au lait de la présure (10 cm3/10
litres de lait). La présure est tirée de la caillette de
veau (poche dans l'estomac).
Après
coagulation, le caillé est mis dans des moules en fonte d'aluminium,
autrefois en bois (équinons), reposant sur une grille pour
l'écoulement du sérum et l'on procède à plusieurs retournements.
Le lendemain les fromages sont démoulés et salés une première fois, puis
une seconde fois après 24 heures, par immersion dans un bain de saumure.
Tout
l'art du fromager réside dans l'appréciation des différents
facteurs d'ambiance qui sont : la température du lait et
son acidité. C'est à lui d'interpréter ces éléments, d'agir
en temps voulu, en tenant compte des variations saisonnières
et de la composition du lait.
La
poussèe du bleu :
Le
fromage est alors terminé, il est stocké au séchoir (durant
1 mois environ) où il se couvre d'une légère moisissure bleue.
Celle-ci provient de différentes variétés de pénicillium
qui vont neutraliser l'acide du fromage et permettre l'affinage. Les
fromages sont ensuite débleuis par brossage à l'eau légèrement
salée, puis descendus en cave pour être affinés.
L'affinage
:
L'affinage
va conditionner la qualité des Maroilles qui sont régulièrement
brossés et retournés pour entretenir la teinte blonde naturelle
de la croûte. 2 à 3 mois seront alors nécessaires pour parfaire
l'affinage.
Cuisine
:
Maître
des plateaux de fromages, le Maroilles peut aussi se déguster
chaud : dans la célèbre flamiche ou dans une sauce pour
accompagner viandes, volailles ou poisson.
A noter : il s'accorde parfaitement avec les bières spéciales du Nord-Pas
de Calais !
Clin
d'oeil:
"Honni
soit qui, sans Maroilles, prétend tenir table loyale" :
telle est la devise de la Confrérie du Maroilles créée
en 1983.